Approche – suite

« Ce qui nous unit, c’est toujours ce qui nous dépasse. »

Régis Debray

 

Nous vivons dans un contexte planétaire sans équivalent dans l’Histoire de l’humanité qui pourra apparaître pour certains comme très anxiogène et pour d’autres comme une formidable opportunité pour aller vers une meilleure qualité de vie.

Dans ce contexte, le modèle de l’Innovation Sociale, nous apparaît comme un modèle prometteur afin de contribuer à trouver des solutions positives pour l’humain et la nature.

En quoi consiste l’innovation sociale ?

Selon nous, l’innovation sociale est d’abord et avant tout une aventure humaine collective.

Ce collectif se saisit d’un réel problème social/environnemental qui n’a pas de solutions acceptables, que ce soit à l’initiative du marché ou de la puissance publique.

Ce collectif, qui inclut obligatoirement les personnes concernées par le problème, va tenter de le résoudre en co-créant une ou plusieurs solutions acceptables pour les écosystèmes impactés par ces solutions,  ce qui veut dire une solution soutenable pour la nature et responsable humainement.

Ces solutions seront dites « innovations sociales » car elles apporteront soit une nouveau produit ou service, soit une nouvelle façon de s’organiser ou de décider, soit une combinaison de ces propositions.

La pérennité de ces solutions est évidemment basée sur un modèle économique (en général à but non lucratif  ou à lucrativité limitée) qui implique une hybridation des ressources monétaires et non monétaires. (On pourra par exemple ainsi mélanger du bénévolat avec un soutien public par subvention tout en ayant un volet marchand).


Sur un plan méthodologique, l’innovation sociale est un processus itératif et cyclique qui passe partiellement ou en totalité par les 4 phases suivantes :

1. Identification du problème à solutionner

2. Constitution puis renforcement du collectif

3. Idéation, Expérimentation et Évaluation

4. Partage, communication des résultats et ouverture à de nouvelles ressources ou compétences

 

 

 

Comment s’y prend-on pour résoudre des problèmes jusque-là sans solutions ?

C’est dans la phase 3 « Idéation, Expérimentation et Evaluation »  du processus d’innovation sociale que se joue la recherche et l’expérimentation de nouvelles solutions :

Nous avons sélectionnés puis pratiqués pour se faire un ensemble de boîtes à outils dont la principale s’appelle « Pensée Design » ou « Design Thinking » en anglais. Cette boîte à outils résulte d’une réflexion au long cours menée aux Etats-Unis sur la façon dont travaillent les designers (à l’origine d’objets puis de services) et a été formalisée par l’université de Stanford et l’agence IDEO dans les années 90.  Cette approche est extrêmement intéressante car elle permet d’enrichir notre mode de pensée traditionnelle cartésienne (analyse et synthèse basées sur la déduction), en y associant un autre mode intuitif, ludique et créatif : la divergence et la convergence. L’autre intérêt de la ‘Pensée Design’ est d’être un processus conçu d’emblée comme une méthode à l’usage de groupes et s’appuie donc dans une large mesure sur des principes d’intelligence collective.

 

Quelle est la place de l’individu et du collectif dans ce processus d’innovation ?

La place de l’individu au sein d’un collectif où il se sent bien et où il est à l’aise pour travailler et cheminer est centrale dans notre approche. Notre expérience des groupes et de la coopération des hommes dans de grands projets collectifs (en particulier dans le domaine des sciences et des techniques), nous a permis d’observer que chaque humain possède sa propre singularité, sa propre richesse et qu’une coopération réussie n’est pas fondée sur la domination d’une certaine catégorie d’humain sur les autres au prétexte qu’ils seraient plus fort physiquement ou plus intelligent, mais bien quand chacun, avec ses forces et ses faiblesses, trouve sa juste place et peut exprimer son juste talent au sein de l’équipe en action. Ce qui peut se résumer par la formule suivante : « Le groupe est toujours meilleur que le meilleur du groupe ».

Dit autrement, et en approfondissant, ceci signifie que pour avoir plus de « Nous » dans un collectif, il faut en parallèle plus de « Je ». Mais pas n’importe quel Je ! Il s’agit d’un « Je » sécurisé intimement, connu et reconnu, conscient de sa juste valeur qui peut alors jouer avec les autres « Je » du groupe de façon douce et fluide. Ce « Je » et ce « Nous » passent par ce que les spécialistes appellent une individuation.

L’une de nos propositions est de faciliter la mise en place de ce type de fonctionnement collectif bienveillant et respectueux qui va permettre à la fois le développement de l’individu avec celui du collectif et réciproquement.

Une fois le fonctionnement collectif initié sur ces bases-là,  il est alors possible d’innover, c’est à dire de mettre en action la créativité de chacun pour résoudre des problèmes collectifs jusque-là sans véritables solutions. C’est une définition de l’Innovation Sociale, en tout cas celle assez couramment admise en France en prenant soin de préciser que le collectif innovateur doit impérativement comprendre des personnes concernées par le problème à résoudre.

Existe-t-il d’autres personnes ou organisations travaillant selon ce type d’approche ?

Nous nous sommes inspiré en partie du travail de l’universitaire italien Ezio Manzini . Il a fondé le réseau international DESIS dont l’objectif est de favoriser l’enseignement du design appliqué à l’innovation sociale dans les établissements d’enseignement supérieur afin d’y promouvoir une connaissance d’un design utile à la transformation sociale et environnementale.

Dans la rubrique « Liens » de ce site, nous vous invitons à découvrir d’autres sources inspirantes de ce travail.