Contexte global

« Sois le changement que tu veux pour le monde »

Gandhi

Changer de regard

La crise économique est une histoire que les politiques et les médias racontent sans cesse et se faisant détournent notre regard et nous désactivent de nos réelles potentialités … “ Faut pas rêver, c’est la crise… ! ” Sous-entendant par là-même qu’il n’existerait qu’une seule façon de régler ce problème, celle qu’ils mettent en œuvre et qui ne donne pas de résultats significatifs car elle s’appuie toujours sur les mêmes bases à savoir tenter de générer toujours plus de richesses en faisant croître vers l’infini une économie carbonée sur une planète à la taille et aux ressources finies et déjà largement surexploitée et polluée de toute part.

L’humanité en est arrivé maintenant à un point où la mondialisation est devenue irréversible. Le modèle dominant de développement des sociétés (à l’occidentale) est juste devenu impossible sans quoi il nous faudrait entre 3 et 7 planètes Terre pour y parvenir. Quoi que l’on fasse, il va nous falloir partager et coopérer afin de permettre à l’espèce humaine de survivre sur la planète dans le long terme. Il sera également nécessaire que l’activité humaine trouve sa juste place dans celle de la Nature.  La tâche de transformation est tellement titanesque que beaucoup se disent : « Et moi à mon petit niveau qu’est-ce que je peux faire ? » Nous voilà donc au cœur de l’enjeu des années à venir, car d’aucuns diront que si les puissants sont incapables à organiser cette coopération mondiale, alors il n’y a plus rien à espérer et comme le disait Nicolas Hulot : « Nous en sommes au stade où l’orchestre joue pendant que le Titanic sombre ».

L’Histoire montre que les dirigeants politiques dans nos démocraties occidentales ne sont pas des innovateurs, ils étaient plutôt des garants d’équilibres en dehors des périodes de crises majeures que furent les guerres. Il est donc urgent et nécessaire que l’humain réapprenne à coopérer efficacement et sereinement à l’échelle locale avant de pouvoir inventer les nouvelles pratiques à d’autres niveaux plus larges.

Le monde est en réalité déjà engagé dans une profonde mutation, inédite dans l’histoire de l’humanité …

Cette mutation est dite “systémique” car elle touche tous les domaines en même temps : Agriculture, Energie, Economie, Politique, Education, Santé, Travail, etc … car tous sont inter-connectés, notamment par internet mais pas seulement … Pour l’heure, les médias dominants relaient majoritairement les mauvaises nouvelles, et conditionnent ainsi largement l’opinion sur le côté obscur mais soi-disant inéluctable du Système. Ce Système est en réalité à bout de souffle car il s’est construit sur de graves erreurs de raisonnement commises par méconnaissance et par intérêt il y a bien longtemps. Toutefois, ce vieux modèle à bout de souffle à le mérite de fournir un cadre, certes très imparfait, mais qui sera peut-être nécessaire encore un peu, tant que le nouveau ne sera pas en mesure de fonctionner de façon large, soutenable, responsable et conviviale.

Les humains ont pensé qu’ils pouvaient extraire sans fin des matières premières de la planète et bousculer ainsi l’équilibre des écosystèmes sans conséquences graves ! Nous savons maintenant, grâce aux travaux du GIEC sur le climat, qu’il n’en est rien et qu’il n’y a pas d’autres solutions que de changer notre regard sur cet unique « vaisseau » dont nous disposons  si nous voulons que l’humain y survive.

Alors qu’aujourd’hui l’Economie financiarisée et globalisée domine l’Humain qui lui-même tente de dominer la Nature, demain si l’Humain veut survivre, il va lui falloir obligatoirement inverser cette pyramide de valeurs. Dès lors, tout, absolument tout, est à reconstruire sur un modèle soutenable, responsable et convivial, ce qui ouvre des perspectives énormes en terme de recherche, d’innovation et donc de travail !

Pour y parvenir, il va nous falloir tous apprendre à : Changer de regard, Changer de regard sur nous-mêmes et sur les conséquences de nos choix et de nos actes… C’est une des larges parts du travail à réaliser, car la plupart des humains riches et développés dont nous faisons partie ne souhaite pas quitter un modèle qui leur a apporté le confort, la facilité et pour beaucoup une forme de prospérité, sans savoir par quoi cela sera remplacé … Comme le dit l’adage populaire : « Il vaut mieux tenir que courir ». Il y a là un beau défi personnel à relever : Apprendre à faire confiance dans le chemin plutôt que dans la destination, car hélas, il y a belle lurette que plus personne n’est en mesure d’imposer une vision du monde comme ont pu le faire par le passé, à tord ou à raison, les grands empires.

Mais Changer de regard, c’est aussi et surtout accepter l’idée que notre modèle de pensée et notre méthodologie de réflexion sont maintenant datés et qu’ils nécessitent bon nombre de mises à jours basées par exemple sur des connaissances actualisées dans le domaine de l’informatique, des neurosciences ou de la physique quantique. C’est aussi comprendre que tout est relié et que notre découpage disciplinaire des savoirs en silos étanches n’est plus suffisant, et que nous entrons dans une ère où la pensée complexe, comme ne le cesse de l’expliquer Edgar Morin est absolument nécessaire pour pouvoir disposer d’un cadre suffisamment large afin de penser tous ces défis écologiques et sociaux. Sur un plan plus philosophique, il serait vraiment utile de comprendre et d’intégrer que le bonheur après lequel nous courrons tous, ne réside pas du tout dans la possession matérielle insatiable comme le montre les grandes spiritualités du monde.

De façon plus ou moins conscientes, les choses commencent peu à peu à se transformer et de plus en plus de projets, d’entreprises et de collectifs d’un type nouveau apparaissent partout dans le monde comme en témoigne le film Demain par exemple… Mais la route est encore longue et chacun doit prendre sa part, tel le colibri de la légende amérindienne,  dans cette immense reconfiguration de la vie humaine sur terre qui s’annonce avec pour ultime défi celui de mettre au cœur de ce voyage de transformation, non pas le but à atteindre mais la croyance dans le processus tout au long du chemin.

 

 

Notre contribution à l’innovation sociale s’insère donc dans ce contexte global très sollicitant mais où beaucoup de signes d’espoir sont donnés par l’immensité des initiatives propulsées par la société civile partout où elle peut en avoir la liberté, grâce à l’appui décisif et sans équivalent dans l’Histoire d’Internet et des technologies numériques, contribuant ainsi à la re-construction d’un futur social, solidaire et environnemental.

 

 

Mais au fait, l’innovation sociale, qu’est-ce donc  ?